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Wala Wala, un patois sinobantou

ENFIN !

Après des années de travail, d'essais, d'échecs et de relances pour compter parmi les auteurs publiés dans la selective revue française "Le Tigre", le "curieux magazine curieux", la revue décalée la plus réussie de l'histoire de la presse contemporaine (si vous ne connaissez pas, connaissez-le, impérativement), ça y est, j'en suis !




Le dernier numéro (avant le lancement d'une nouvelle formule, inchallah) du Tigre (1 semestre 2015) publie un grand papier sur une découverte que j'ai faite au Congo Brazzaville : un patois sino-bantou inventé sur les chantiers de la capitale congolaise.

Voici quelques extraits du texte :

Imaginez un chantier où les ouvriers sont des poètes sonores. Leurs inventions langagières donnent lieu à une bretelle d’autoroute, un port, un aéroport que vous pourriez un jour emprunter. Serait-ce le rêve d’un ingénieur civil perché, le scénario d’un film dada, un tableau surréaliste sur les grands travaux inutiles? 

[...]


Ici, le français, c’est fini, gaspillé, gâté,

comme ils disent. Ce n’est même plus la langue des patrons. Les patrons, ils sont chinois. Les ingénieurs, chinois. Les four- nisseurs, chinois. Les ouvriers, chinois! D’ailleurs, pour les enfants des quartiers populaires, tout ce qui n’est pas noir est chinois.

[...]

C’est précisément là, au bord du fleuve
et non loin de l’illustre «Case de Gaulle», la résidence de l’ambassade de France, que j’ai vécu ma première expérience du wala-wala, aussi nommé miso-miso. La
première expression vient du français «voilà», la deuxième du lingala miso, qui signifie «œil». L’expérience est d’abord visuelle, sous la forme d’une ribambelle d’ouvriers congolais et chinois surgissant bras dessus, bras dessous, dans l’entr’ou- verture d’une palissade de tôle ondulée.

[...]

Visitez le site de le Tigre pour en lire plus et pour supporter une presse qui ne prend pas ses lecteurs pour des abrutis !

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